Il existe plusieurs procédés pour extraire l’huile essentielle:

1. La distillation à la vapeur d’eau
2. L’expression à froid
3. L’enfleurage
4. La technique d’extraction au CO2 supercritique
5. L’extraction par solvants volatils organiques

1. La distillation à la vapeur d’eau

La distillation par entraînement à la vapeur d’eau est un procédé d’extraction parmi les plus anciens, apporté par les Arabes au IXème siècle. Cette opération s’accomplit dans un alambic. Un flux de vapeur d’eau est injecté au contact d’une substance organique. Cette dernière est chauffée par la vapeur d’eau puis distillée avec elle.

Le but est d’emporter avec la vapeur d’eau les constituants volatils de la plante aromatique. La vapeur détruit la structure des cellules végétales, libère les molécules contenues dans la plante et entraîne celles qui sont les plus volatiles en les séparant du substrat cellulosique.

La vapeur, chargée de l’essence de la matière première distillée, se condense dans le serpentin de l’alambic avant d’être récupérée dans un essencier (vase de décantation). Les parties insolubles dans l’eau de condensation sont décantées pour donner l’huile essentielle. La partie contenant les composés hydrosolubles est appelée hydrolat.

2. L’expression à froid

L’extraction par expression à froid est un procédé mécanique visant à récupérer l’essence logée dans l’épicarpe des agrumes. On obtient par ce procédé ce que l’on nomme une essence. Ce procédé est utile pour récupérer les essences d’agrumes (bergamote, orange, citron, mandarine).

Dans la plante, les essences se trouvent dans de petites glandes ou “poches à essence” se situant dans les zestes, (péricarpe).

Cette méthode se fait sans chauffage: elle consiste à soumettre la substance végétale à une forte pression à l’aide d’une presse hydraulique. Aujourd’hui ce mode d’expression est réalisée grâce à des machines plus perfectionnées.

Dans le temps, les méthodes d’extraction à froid ont longtemps été artisanales à l’aide de “pressoir”.

3. L’enfleurage

L’enfleurage est une méthode surtout utilisée pour la parfumerie. Cette technique repose sur le pouvoir des corps gras à absorber les odeurs. Cette méthode était très répandue dans la région de Grasse au 20ème siècle. On disposait une couche de graisse inodore sur les parois d’un châssis en verre que l’on recouvrait ensuite de fleurs. Ces fleurs étaient renouvelées jusqu’à ce que la graisse soit saturée de parfum. On obtenait ainsi des pommades parfumées pouvant être utilisées en l’état pour la fabrication de produits cosmétiques. Ensuite on traitait cette “graisse odorante” à l’alcool, dans des batteuses, pour séparer la phase graisseuse de l’huile essentielle.

On obtenait une absolue.

Cette technique plus coûteuse que le procédé classique de la distillation à la vapeur d’eau, permettait de traiter des fleurs fragiles (comme celles de rose ou de jasmin) qui ne supportent pas la chaleur.

La graisse affinée, était étalée sur les deux faces en verre d’un châssis en bois. Après avoir été soigneusement triées, les fleurs étaient piquées délicatement sur la graisse. Tous les jours, on retournait les châssis pour que la graisse s’imprègne bien de l’odeur des fleurs. Cela durait trois mois, jusqu’à saturation. (On utilisait 1kg de graisse pour absorber le parfum de 3kg de fleurs)

Au bout de 3 mois on recueillait la graisse à l’aide d’une spatule. Puis on faisait fondre doucement cette pommade odorante; ensuite on la mélangeait avec de l’alcool dans une sorte de “batteuse”. Ainsi les molécules odorantes se dissolvaient. Une fois le mélange refroidi, on éliminait l’alcool par distillation sous vide, en général à froid, pour obtenir ce que l’on appelle :  une absolue.

Depuis les années 1930 cette technique, nécessitant trop de main-d’œuvre et un grand nombre de châssis, a été abandonné.

4. La technique d’extraction au CO2 supercritique

C’est tout simplement la technique d’extraction par solvant, utilisant le dioxyde de carbone (CO2) à l’état supercritique (température de 31°C).

Les végétaux broyés sont placés dans des « paniers » cylindriques munis de filtres aux deux extrémités. Ces paniers sont ensuite mis dans un extracteur disposant d’une pompe pour assurer la circulation du CO2 à la température supercritique. L’huile essentielle est alors dissoute dans le CO2 à l’état gazeux.

Le CO2, contrairement à certains solvants très utilisés comme l’hexane, n’est pas inflammable et donc plus sûr. Connue depuis près de 25 ans et fréquemment utilisée dans les milieux de l’agro-alimentaire, de la pharmacie, de la chimie et de la biochimie, elle n’est pas encore très répandue.

5. L’extraction par solvants volatils organiques

L’extraction par solvants volatils organiques est un procédé qui est né aussi à Grasse au 19ème siècle. Technique très prisée par les parfumeurs. Cette méthode consiste à dissoudre la matière odorante de la plante dans un solvant que l’on fait ensuite évaporer. Au début on utilisait “l’éther”, très couteux et inflammable!

De nos jours, les solvants tels l’éthanol, le cyclohexane, l’hexane, le méthanol sont plus adaptés et moins dangereux.Ce fut une meilleure alternative!

Ce procédé consistait à placer la plante aromatique fragile dans d’énormes cuves en acier (“extracteurs”), puis soumis à plusieurs lavages successifs aux solvants. Ces derniers se “chargent” de parfum. Après décantation puis filtration, le solvant s’évapore et on obtient une sorte de “pâte” très odorante, nommée: concrète pour les fleurs, resinoîdes, racines et mousses. Après plusieurs lavages à l’alcool dans des batteuses, la “concrète pure” est appelée absolue.

Le résultat final: concrètes de jasmin, de rose de Damas, narcisse, mimosa, violette, fleur d’oranger, iris, tubéreuse, jonquille,  etc.

Des siècles ont passé…

Que sont devenues aujourd’hui les recettes ancestrales ? Les techniques ont été reprises dans leur esprit et se sont affinées grâce à la technicité moderne et elles sont très sophistiquées !

  • Extraction par fluide le Co2 supercritique
  • Extraction par solvants volatils organiques
  • Extraction par micro-ondes
  • Extraction solide pressurisée
  • Extraction par hydro-distillation
  • Extraction par entraînement à la vapeur d’eau (toujours utilisée!!)
  • Distillation fractionnée et percolation

Mis à part la distillation à la vapeur d’eau , ces nouvelles techniques améliorent beaucoup la qualité des huiles essentielles et diminuent le temps d’extraction.

« Si la vie est trop dure, allez dans la nature. Ouvrez grand votre cœur, pour y mettre des fleurs. »